Carré 96

Carré d'étude réservé par Adèle ROUSSEAU

Distorsion temporelle : confrontation entre passé et présent

Nom du lieu : Anciennes résidences du village olympique

Construit pour abriter la gloire des Jeux Olympiques de 1968, le bâtiment « français », n’est plus qu’un vestige hanté par le temps.

Arrivée sur place, des barrières et portes cadenassées empêchent ma progression. Dehors, les arbres et les broussailles encerclent le bâtiment. Une étendue d’herbe haute et humide, des chaise rouillées par la pluie et un canapé lichénisé présagent de l’abandon du lieu.

Je pénètre dans l’enceinte du bâtiment par un orifice irrégulier percé arbitrairement dans une façade. Dés l’entrée, des relents chargés d’humidité et de putréfaction me rebutent. L’atmosphère y est suffocante, une odeur fétide, presque excrémentielle, s’accroche à l’air. Chaque pas renforce l’oppression olfactive.

Malgré l’appréhension, je progresse dans cette bâtisse obscure et silencieuse guidée par la curiosité que font naître les lieux figés dans le passé, mais inquiète à l'idée qu'elle pourrait être habitée. Chaque pas résonne sur un sol jonché de débris de verre et de vasques brisées. La lumière peine à pénétrer, filtrée par des murs érigées devant chaque ouverture pour empêcher toute intrusion. Au sol, des matelas éventrés, des vêtements souillés, une seringue usagée témoignent du passage récent d’âmes égarées, dernières traces d’humanité dans cette carcasse oubliée.

Des stigmates d’incendie marquent la cage d’escalier. La rampe métallique, rongée par la rouille, est un vestige fragile dans cet espace où tout semble se désagréger. Sur les murs et plafonds décrépis, les couches de peinture écaillée s’accrochent aux parois comme des lambeaux de peau.

Au détour d’un couloir, des copies de cours laissées sur le sol par d’anciens occupants tranchent par leur banalité. Les consignes de bonne conduite affichées dans les pièces communes paraissent comme des reliques d’un quotidien passé. Les traces humaines persistent malgré tout, témoins d’une présence récente mais clandestine.

Le temps y est figé, un abîme où passé et présent se côtoient.

Trou noir : vers un autre espace-temps

Fenêtre sur jour

Montée aux enfers

Mausolée urbain

Navigation

Mes contrôles

Cinémathèque de Grenoble

École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble Laboratoire CRESSON - UMR Ambiance Architecture Urbanité

Développement Go On Web © 2016-2024