Carré 84
Carré d'étude réservé par Emmie PASCAL
Échos de Nostalgie
Nom du lieu : Rue Lorenzaccio
Grâce à plusieurs observations et visites dans mon carré, j’ai pu affiner ma compréhension de l’atmosphère de ce lieu. Ce qui m’a frappée au début, c’est le calme presque déroutant de ce quartier. Aucun éclat de voix, seulement le souffle du vent et quelques bruits mécaniques : un silence qui donne à l’endroit une impression de froideur, presque d’immobilité.
Je me suis assise sur un banc pour observer plus longuement. Il était environ 10 heures du matin. Soudain, des voix légères se sont fait entendre, des rires et des éclats joyeux qui résonnaient et ricochaient sur les façades des immeubles. Ces sons se sont progressivement intensifiés, se multipliant et envahissant l’espace. L’atmosphère s’est métamorphosée. C’était l’heure de la récréation pour les enfants de l’école voisine.
Les cris, les rires et les pas précipités des enfants apportaient une vitalité inattendue à ce lieu, en contraste frappant avec l’extérieur de l’école, où tout restait immobile, hormis les feuilles des arbres agitées par le vent. La végétation qui borde les rues amène un air frais, avec une odeur mêlant celle de la terre humide et des feuillages.
Ce lieu m’a aussi inspiré une certaine nostalgie. Les passants, promeneurs de chiens, traversent l’espace, tous bercés, comme moi, par l’écho des cris enfantins. Ces sons nous rappellent les moments insouciants de notre propre enfance.
Lorsque je suis revenue un jour où les enfants n'avaient pas école, tout était redevenu semblable à celle de ma première visite : paisible, presque figée, comme si le quartier attendait son prochain éclat de vie. Comme un instant suspendu, où tout semble se calmer dès que les rires des enfants s’éteignent. Mais cette fois, j'avais saisi l'âme de mon carré. Comme les habitants du quartier, j'ai appris à apprécier ce silence doux, car cette fois-ci je savais que ce silence n’était qu’éphémère. Car il ne suffit que d’un retentissement de la cloche pour que tout reprenne vie et que le quartier se métamorphose à nouveau.