Carré 7

Carré d'étude réservé par Pierre-yves BERTRAND

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Nom du lieu : Parc de la bastille, Grenoble

Là-haut, au-dessus de Grenoble, un parc suspendu entre 2 biomes à 480m d’altitude, juste ce qu’il faut pour une belle vue de carte postale et pour se faire décoiffer gratuitement par le vent.

Le terrain est sage. Trop sage. Une fine pelouse qui tapisse le site, un peu de relief (rien de dramatique, juste de quoi rappeler que la montagne n’est pas loin), deux bancs punis chacun dans leur coin, et seulement quelques arbres parce ce qu’il ne faudrait pas trop décorer non plus.

Forcé d’avouer que le contexte de mes visites n’a jamais été très glorifiant : ciel gris, froid humide, lumière plate. Bref un décor des plus somptueux. Les visiteurs fuis les uns après les autres, sauf un enfant, trop innocent pour être ennuyé, cela dit très utile pour animer la scène.
Pourtant, ce minimalisme assumé n’empêche pas au lieu d’avoir une présence. La vue ? Grandiose. Grenoble, les vallées, les montagnes, autant de beauté que de premier ministre cette année. Les nuages glissent lentement sur les sommets de Jalla et Rachais, comme s’ils hésitaient à rester. C’est beau oui, mais une beauté un peu froide, distante, limite polie, qui se refuse mais nous dit quand même « regarde-moi bien ».

Au début, je sentais surtout le froid et le manque d’inspiration. Mais à force de filmer, j’ai compris. Le bruit du vent, les oiseaux, l’écho lointain de la vallée qui remonte comme un souvenir. J’ai commencé à apprécier ce silence. Mon carré ne cherche pas à plaire. Il attend. Comme si il me testait un peu avant de se laisser comprendre.

Et quand on prend le temps de rien faire, plus de photos, plus de paroles, plus de TikTok, juste le vent, tout devient simple. J’ai senti la montagne, la lumière, la ville en aval. Le froid devient un ami : il réveille, il clarifie. L’espace semble s’ouvrir, le temps ralentit. Le lieu n’est plus impersonnel du tout, mais immense, paisible, vivant.

Et là, sans qu’on s’en rende compte, on se surprend à sourire bêtement. Parce que c’est beau. Tout simplement.

Deux bancs figés, un caillou en pleine introspection, une mamie stoïque : la vie à son rythme

Le mont Rachais qui fait connaissance avec les nuages.

Quelques arbres timides, du gravier…un décor simple qui laisse place au silence.

Un muret du site, terrain d’aventure pour fourmis intrépides.

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