Carré 49
Carré d'étude réservé par Gabin CUCHET
Nuances de gris
Nom du lieu : Boulevard Maréchal Foch
Les premières secondes passent dans un silence presque étrange. Hormis le bruit de fond de la route, la rue est immobile : pas de voitures, pas de voix, même pas un bruit de feuilles. Tout semble suspendu, comme si le temps s’était arrêté. La lumière se pose doucement sur les façades, hésitante.
Puis un pigeon apparaît. Seul, petit au milieu de la rue vide. Il avance lentement, sans se presser, comme s’il traversait un monde endormi. Son pas à peine audible sur le sol humide attire mon attention. Et soudain, l’air semble un peu différent, comme chargé d’une tension discrète.
Dès qu’il atteint l’autre côté, tout change.
Le bruit d’un moteur brise le silence, une voiture passe en trombe, le vent se lève et secoue les dernières feuilles, les branches bougent. Le son augmente, comme si nous arrivions au moment a suspense du film. Ces derniers s’accumulent : moteurs, froissements, murmures, tout se met en mouvement. La rue s’éveille d’un coup. Un bruit métallique se rapproche de plus en plus, jusqu’à passer presque à ma hauteur. Peut-être un vélo un peu ancien, un caddie, où une trottinette. Ce ferraillement semble être le porte-parole de l’éveil de la rue.
Je reste là, immobile, témoin de ce basculement. Quelques secondes de calme, et tout est déjà parti, déclenché par ce simple pigeon qui a ouvert la porte au bruit du monde.
Le basculement

Art grisâtre

A l'abandon

Envol


