L'esplanade aux heures croisées

Nom du lieu : Esplanade Alain Le Ray

Soir d’automne, la nuit s’installe et chasse les derniers promeneurs, qui laissent place aux visiteurs du soir. Les ultimes travailleurs pressent le pas pour rentrer se réchauffer chez eux, tandis que quelques hommes préfèrent s’installer dehors pour fumer. L'esplanade, isolée du tumulte de la ville, n'est longée que par de rares silhouettes. La lueur des lampadaires devient le seul réconfort dans le froid, alors que l’ombre des arbres et la masse des bâtiments deviennent oppressantes. Sous cette lumière fragile, les feuilles jaunies apportent une touche de chaleur à la nuit. De temps à autre, des sirènes brisent le silence avant de se fondre dans le vrombissement lointain de la route.
Dans cette solitude nocturne, le lieu demeure peu accueillant malgré la multitude de bancs alignés. La pénombre semble abriter bien des secrets, mais ne parait pas prête à nous les révéler.

Dimanche après-midi, l’esplanade revêt un tout autre visage. Les cris et les rires des enfants résonnent contre les hautes façades, tandis que les parents discutent calmement, assis sur les bancs, les rochers ou dans l’herbe. Les personnes âgées avancent tranquillement, foulant les feuilles dorées tombées au sol, pendant que les enfants filent sur le bitume sous le regard distrait des passants. Voitures télécommandées, vélos, ballons et crosses de hockey rythment les longues allées.
Finalement, alors que le jour décline et laisse place à la fraicheur du soir, chacun finit par rentrer, laissant alors à nouveau place aux visiteurs du soir.

Le jour s'efface dans les jeux d'enfants.

Plus un bruit, il est temps de rentrer.

Miroir du crépuscule.

Mosaïque dorée sur le bitume froid.