Carré 39

Carré d'étude réservé par Manelle ABROUCHE HAMMADI

Témoin du boulevard

Nom du lieu : Croissement des rue Humbert II, François Raoult et du Boulevard Gambetta

Cette fois-ci, il est 18h42 lorsque je me rends au croisement du boulevard Gambetta.
Proche de moi, il y a une piscine municipale, un des bâtiments de l’IUT de Grenoble, et surtout un bar.
En soi, pas si étonnant que la foule soit toujours là.
Chacun, persuadé d’être au centre du récit, partage pourtant, la même lumière, le même fragment de ville.

J’entends un bruit qui résonne dans le boulevard, personne ne le remarque, pourtant il est bruyant quand on y prête attention.
Ici, les bruits se superposent : moteurs, chaises, voix qui s’échappent d’une porte entrouverte. Rien ne domine ; tout cohabite, comme une ubiquité sonore.

Mon regard se pose directement sur le bar, installé à l’angle du boulevard. Il semble être le cœur battant de la rue. Ses néons bleus et rouges attirent mon regard. À l’intérieur, les verres tintent, une chaleur collective s’échappe chaque fois que la porte s’ouvre. Dehors, les tables serrées accueillent des silhouettes emmitouflées qui prolongent la soirée malgré le froid. Les discussions s’entremêlent, rendant presque impossible l’écoute d’une seule d’entre elles, un vrai cocktail de voix et de rires.
Le bar n’est pas qu’un lieu : il devient refuge, repère, et c’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai trouvé cet endroit.
Pas loin, une rangée de vélos attend de rejoindre le mouvement de la ville.

Je remarque que tous ceux qui me contournent avancent à toute vitesse, sauf moi et les clients du bar plongés dans leurs discussions profondes. Je reste immobile, près du mur d’un immeuble couvert de graffitis. Je ne suis personne, juste un témoin. Pourtant, parfois, j’ai l’impression de déranger : les regards glissent sur moi, interrogateurs, comme si ma présence n’avait pas été prévue dans le décor.
Peut-être qu’ils ne sont pas habitués à voir quelqu’un observer autour de soi.

Ici, rien n’est calme, et pourtant je m’y sens bien. Le bruit devient un rythme familier, et le carrefour offre une façon d’exister sans être vu.


Fin de soirée pour moi.

La vie sous les néons

Façade dorée, nuit noire

Une pause sous la pluie

Une rue pastel qui mène droit vers l’infini

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