Carré 27
Carré d'étude réservé par Diane SABY
Tableau urbain
Durant ma balade matinale je traverse cet endroit, comme bon nombre d’autres personnes, nous ne sommes seulement que des passants en ce lieu. Le clocher jouant sa douce mélodie rythme nos pas, invisible mais pourtant là. En fermant les yeux, les bruits de la ville s’harmonisent à ce doux son de cloche, les voitures filent, les pneus crissent, les moteurs grondent formant ensemble un opéra dissonant.
Je m’avance encore jusqu’a un arrêt de bus, ceux ci s’arrêtent immobiles dans un soupir, les portes s’ouvrent, des corps entrent et sortent mais pourtant ces bus ne partent jamais. Attendent-ils quelqu’un ? Les gens marchent, certains papotent, d’autres sont perdus. Les pas sur les pavés résonnent, certains se pressent, d’autres plus lents laissent leurs pensées se perdre.
Soudainement comme un besoin de liberté face à cette ville étouffante je lève les yeux cherchant en vain le réconfort d’un lieu paisible.
Là, au bout de la rue, la bastille semble si proche. Ses pentes vertes effleurent le ciel. Les drapeaux flottent lentement, portés par le vent. La bastille veille telle une mère surveillant de sa hauteur cette ville vibrante. Son silence fort, sa présence douce et tranquille que l’on aperçoit entre deux bâtiments comme une toile tissée sur un ciel plus haut.
Je m’approche alors d’un bistrot visiblement réservé aux habitués, d’où émane cette douce odeur de café qui vient me rappeler des souvenirs de mon village natal. Un groupe de personnes âgés sont assis là radotant des histoires de la veille de façon amusés. Que j’aimerais les écouter toute la journée seulement je ne suis que de passage et dois ainsi me défiler de cet instant privilégié.