Carré 22
Carré d'étude réservé par Manon LINSOLAS
Le perpétuel mouvement de l'Isère
Nom du lieu : Quai Stéphane Jay
Il y a cette tendance à penser à des souvenirs qui nous rendent nostalgiques lorsque l'on se trouve dans des lieux calmes et apaisants comme celui-ci. Les éléments naturels qui nous font face, comme l'eau qui s'écoule à un rythme constant le long de l'Isère, ou la végétation qui semble surplomber tous ces bâtiments, ont ce pouvoir tranquillisant et ressourçant pour la personne qui décide de les observer. Il est aussi possible de seulement les regarder sans y prêter attention lorsque l'on prend l'habitude d'y passer ou que l'on est pressé par le train de la vie. La vue à travers les quais nous donne l'impression que le temps ralentit, nous invite à inspirer et à expirer plus profondément et à prendre une pause mentale pour ceux qui décident de se prêter au jeu. De plus, l'aménagement urbain de cet espace y est propice car il dispose de bancs en bois le long des quais pour pouvoir se poser et observer. Le courant de l'eau qui coule en continu et ne s'arrête jamais est une métaphore de la vie rythmée par cette notion qu'est le temps. Les bulles du téléphérique sur notre droite finissent leur chemin lentement afin de ramener à la ville ceux qui avaient décidé de s'échapper sur les hauteurs un peu plus tôt. Au bord de la rivière, l'air y est plus frais qu'en plein centre ville, cet endroit semble en retrait de l'exaltation de la vie citadine.
Cependant, face à ce doux paysage vient contraster ce brouhaha constant. Le crissement des pneus des voitures qui freinent et accélèrent sur l'asphalte, les coups de klaxons assez réguliers et par moment le cliquetis des chaînes de vélo qui passent viennent s'ajouter les uns aux autres et créer une nuisance sonore. Le bruit des machines industrielles empiète sur celui de la nature et nous empêche d'entendre l'eau couler. Ce fond sonore nous rappelle que l'on est au cœur d'une métropole et d'une cité rythmée par une vie frénétique.