Carré 146
Carré d'étude réservé par Lucie LUZERNE
Là ou la ville s’étale, le ciel s’ouvre
Nom du lieu : (Carré 5: plateau / parking de la bastille)
Sur la plateforme de la Bastille, les bruits racontent des histoire multiple. En contrebas, Grenoble bruisse faiblement : les Klaxons, les moteurs, le tintement du tramway montent par vagues, assourdis par la distance. Plus près, le vent domine, s’insinuant partout, sifflant le long des rambardes et soulevant des graviers qui roulent doucement sur la pierre. On entend aussi, par moments, le grondement régulier du téléphérique qui fend l’air, son arrivée ponctuée par un choc métallique.
Devant les yeux, le panorama s’étire. La ville se dessine en damiers rouges et gris, ses toits contrastant avec les teintes claires des façades et les rues sombres. Autour, les montagnes encadrent la scène. Le ciel, d’un gris uniforme, adoucit l’ensemble. C’est une image mouvante, où la lumière change constamment, jouant avec les contours.
Le vent frappe le visage, pique les joues et traverse les vêtements. En posant une main sur la rambarde en bois, on sent sa texture rugueuse et son froid diffus. Les pieds s’enfoncent dans l’herbe humide du sol, irrégulier, qui ajoute une sensation de fraîcheur. Le bois des murets contraste avec l’air fluide, presque palpable.
Les odeurs sont discrètes. L’air est frais, presque coupant, chargé d’humidité. Par moments, une odeur de pierre humide s’impose, mélangée à celle, plus rare, d’arbustes secs ou de fumées lointaines remontant de la ville. Ce mélange subtil donne au lieu une odeur à la fois brute et familière.
L’ambiance oscille entre grandeur et intimité. D’un côté, l’immensité de la vue, qui écrase presque. De l’autre, les détails plus proches : les sons du vent, les odeurs de la pierre, les bruits de pas sur le gravier. On se sent à la fois maître d’un vaste paysage et minuscule face à la nature qui entoure la ville. Tout ici invite à ralentir, à écouter et à regarder, comme si chaque élément imposait son rythme.