Carré 141

Carré d'étude réservé par Manon BANTEGNIE

Dans le souffle du temps qui passent

Nom du lieu : Parc de la Frange Verte, Echirolles

En cette après-midi d’automne, je rejoins mon petit territoire. Le ciel se couvre lentement de gris.
À mesure que j’avance, de petits bruits aigus troublent le silence, jusqu’à ce que je découvre qu’ils proviennent de la boue cachée entre les brins d’herbe où j’ai failli glisser.
Ce parc, d’ordinaire animé par les centres aérés et les clubs sportifs, s’est vidé, laissant seulement la brise fraîche parcourir la plaine.

À l’orée de la forêt, une vague de nostalgie me traverse. J’y revois les courses improvisées avec mes amis du club de badminton, lorsque nous parcourions ces sentiers sans prêter attention à l’atmosphère apaisante qui nous entourait.
Perdue dans mes souvenirs, je suis ramenée à la réalité par le crissement des feuilles sous les pas des passants et des coureurs sur le chemin au-dessus de moi. Ce son, si distinctif de l’automne, semble envelopper tout l’espace.

En m’enfonçant davantage, j’aperçois une petite assise naturelle, formée par la mousse au pied d’un arbre et éclairée par un filet de lumière filtré par les branches nues. Je m’y installe un instant pour me ressourcer, à l’écart de la ville.
Le vent siffle dans les branches et fait craquer le bois devenu si frêle, dépourvu de son armure verte que le froid de l’hiver a fait rouiller et tomber au sol. La robe des arbres déjà couchés par dame Nature dessine de nouveaux sentiers colorés, laissant libre choix aux aventuriers en quête de découverte.

Non loin, un jeune arbre semble enlacer un compagnon tombé au sol, incapable de le relever mais refusant de l’abandonner.
Au cœur de cette nature presque en hibernation, une petite fleur, petite par la taille mais immense par son courage , pointe une dernière fois le bout de son nez avant de s’endormir pour le long voyage hivernal.

Soudain, les cloches de l’église retentissent : 16 h. L’obscurité s’installe, le soleil se cache derrière les montagnes. Les corbeaux, dérangés par l’agitation, lancent leurs chants sombres et marquent la fin de mon aventure.

"L’ultime valse des feuilles balancées par le vent, à l'aube de l'hiver"

"À travers les dernières feuilles, la prairie se dévoile"

"Quand la nature tisse ses liens : un arbre enlaçant son amant."
Et si l’attachement n’était qu’un instinct de croissance partagé ?

"Entre les fougères et les feuilles flottantes, la forêt s’éteint doucement dans le reflet de l’hiver qui s'approche déjà "

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