Carré 13
Carré d'étude réservé par William SOLTNER
Plénitude d’un calme froid
Nom du lieu : Rempart de la bastille
Le dimanche s’étire au pied des remparts, en paix
La ville dort encore, lente, légèrement tremblante
Je respire un air discret, une lumière flottante
Et dans ce calme froid, quelque chose en moi se tait.
Autour, rien ne bouge vraiment : juste une brise en retrait
Et le treuil des bulles, mécanique, note métallique et vibrante
Qui monte vers le ciel, obstinée, régulière, rassurante
Comme un rappel discret que la ville existe, muette mais jamais arrêtée.
Les coureurs passent, éclats rapides sur le sentier
Et leurs pas clapottent dans la boue — trace d’une neige fondante
Ce bruit trouble un instant la pente silencieuse, frémissante
Puis les marcheurs glissent, légers, sans rien déranger.
La neige a disparu, laissant Grenoble presque nu
Les couleurs reprennent leur souffle, timides mais vibrantes
Les pierres gardent le froid, mémoire sombre et persistante
D’une neige effacée trop tôt, sans qu’on l’ait vraiment vu.
Les murailles tiennent encore, mais cloisonnées, perdues
Des pans de pierre fendus, des marches hésitantes
Un abandon tranquille où la mousse avance, lente, patiente
Et où le temps s’installe, souverain, jamais rendu.
Plus loin, le muret se dresse, simple, presque ancien
Il cache l’industrie, ses bruits, ses machines discordantes
Ne laissant à mes yeux que les montagnes, lignes puissantes
Où le cœur se repose et se reconnaît enfin.
Belledonne, Chartreuse, Vercors : le décor
Reste solide, paisible, présence haute et rassurante
Elles veillent sur la ville d’une manière bienveillante
Et j’écoute leur silence comme un secret qu’elles m’offrent encore.

Les murs veillent encore

Le muret gardien de la ville

Traces fondues sous les murailles


