Carré 127

Carré d'étude réservé par Pénélope MARCHESSOU-DUNDEK

Les souvenirs d’enfance

Aux premiers abords une rue comme une autre.
Début d’après-midi, grand soleil, température idéale.
J’ai arrêté de faire grincer mon skate sur le béton pour me concentrer sur la sonorité du lieu. Une rue calme mais pas angoissante ; la route et le trottoir sont larges, l’espace lumineux, des passants assez nombreux pour ne pas se sentir seul ou isolé, mais trop peu pour créer un brouhaha. Juste assez pour pouvoir se concentrer sur chacun d’eux, une dame qui promène son chien, une autre qui pousse des cagettes sur un chariot, un homme qui passe avec une trottinette électrique.
En face de moi une rangée de jeunes arbres, la première chose qui m’a attirée, c’était la végétation inégale qui poussait à leurs pieds. C’est là que j’ai reconnu des plantes qui m’ont rappelé des souvenirs.
La belladone, une plante qui aime bien faire de petites baies noires et que j’adorais ramasser petite pour les écraser et en faire du “colorant” avant que ma mère ne m’apprenne qu’elles étaient toxiques voire mortelles.
Le blé sauvage avec lequel j’ai failli m’étrangler une fois en essayant de l’avaler.
Une touffe d’herbe dont je ne saurais donner le nom mais dont la simple présence m’étonna beaucoup. Petite, je me souviens que ma grand-mère en avait planté devant chez elle, je me servais des longues tiges fines pour faire des tressages, des nœuds mais surtout de faux nids d’oiseaux, persuadée qu’un oiseau le trouverait et s’en servirait comme nouvelle maison.
Les haies sur les côtés semblent elles aussi reprendre le dessus sur la route. Elles débordent, coexistent avec de nouvelles variétés qui se sont incrustées, on y voit différentes feuilles, odeurs et même des fleurs.
Un tas de souvenirs rejaillissent. De la mousse au sol, et de petits fruits écrasés, en relevant la tête je m’aperçois être en face d’un pommier.
Et maintenant je n’ai plus qu’un regret, c’est de ne pas avoir un banc pour m’asseoir et contempler cette belle nature qui prend le dessus.
Petit pas par petit pas.

Elles ne dérangent pas, mais sont là, bercées par le vent, belles mais mal aimées, les mauvaises herbes.

Souvenir du jardin de ma grand mère .

Un lieu de passage accueillant.

Belladone, ne faite pas de colorant avec !

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