Carré 118

Carré d'étude réservé par Mélina ALLOUTI

Le manège glacial

Nom du lieu : Avenue des FTPF

Les nuages gris semblent écrasants, percés à quelques endroits par les derniers rayons de soleil, comme chacune des 3 fois où je me suis rendue sur ce lieu. Il est 16h ce lundi, c’est la sortie de l’école et pour certains chanceux : déjà la fin de leur journée de travail.

La cadence soutenue des voitures, et leurs démarrages immédiats lorsque le feu devient vert, témoigne de l’envie pressante de chacun de rentrer chez soi, fuyant cette ambiance glaciale.

Devant moi, se dresse un bâtiment de 5 étages qui voit défiler ces voitures. Leur vrombissement est incessant, de plus, la proximité avec la N87 ne fait qu’accentuer cela. Je ne me sens pas en sécurité malgré la largeur du trottoir, les voitures me frôlent constamment même au sein du parking, je semble les couper dans leur élan. Quelques véhicules attendent encore patiemment leur propriétaire, immobile face au vent.

Les arbres et l’herbe au sol créent une rupture qui semble être uniquement visuelle. Ces espaces ne sont pas très entretenus, les branches et les feuilles mortes jonchent de plus en plus le sol, au rythme de l’hiver qui approche. Ces dernières bougent au grès du vent créant un crépitement jusqu’à trouver un recoin pour s’y loger.

Quelques passants marchent sur le trottoir, emmitouflés dans leurs vêtements, tentant de se réchauffer. Cet homme à vélo, préfère accélérer affrontant ce froid qui fouette notre peau, sûrement pour écourter ce moment.

Tout semble être en mouvement autour de moi, sauf les montagnes qui observent cela de loin. Chaque élément semble fuir quelque chose, les feuilles fuient le vent, les passant fuient le froid, les voitures fuient leur travail, même le soleil fuient derrière la Chartreuse… Depuis le début, je suis spectatrice de ce manège glacial, mais je sens ce froid engourdir mes membres, car à chaque bourrasque, je sens ma peau brûler davantage. Je finis alors par céder et participer moi aussi à la tentation de cette articulation inconsciente, en quittant les lieux.

Le vent, guide de cette valse inconsciente

Les voitures attendent patiemment leur propriétaire sous l’œil lointain des montagnes

Le monde bouge, sous les yeux du soleil qui s’éloigne petit à petit

Quelques feuilles mortes réfugiées sous la chaleur des pots d’échappements

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