Carré 109

Carré d'étude réservé par Sendos CHERGUI

Entre silence et éclats

Nom du lieu : Parc Maurice Thorez

C'est dans la nuit sombre que j'arrivai en ce lieu. L'air était frais, et la lune brillait de mille feux, presque seule source de lumière. Je me sentais bien, tant que j'aurais voulu m'allonger dans l'herbe pour observer le ciel, mais le sol, encore mouillé par la pluie, m'en dissuada. Mes pieds, trempés, ne me dérangèrent pas, cela me permit de m'imprégner davantage du lieu, d’en sentir l’humidité mêlée à la fraîcheur de la nuit.


J’aperçus des personnes sur les bancs, d'autres promenant leur chien. Mais ce qui me frappa le plus fut un groupe courant ensemble, peut-être accompagné par une association. Leurs cris faisaient irruption dans le silence, brisant la quiétude. Le rythme de leurs pas et de leurs souffles créait une synchronisation collective, tandis que leurs voix traversaient la nuit, découpant les moments de calme.

Je croisai aussi des coureurs solitaires, dont l'un que j'ai réussi à photographier malgré la faible luminosité. Le bruit de leurs pas s'approchait puis s'éloignait, s’inscrivant dans la nuit puis s’effaçant presque aussitôt. Malgré l'heure tardive, cette animation procurait un sentiment d'enveloppement et de sécurité. L'ambiance restait vivante et apaisante, portée par le fond sonore lointain de la ville, qui formait un bourdon continu. L'identité sonore du parc se dessinait dans un silence dominé par la solitude, mais ponctué de fragments de vie.


J’y retournai en pleine journée. Je fus étonnée par les couleurs éclatantes invisibles la nuit ; c’était comme si je retrouvais la capacité de voir la vie en couleur, notamment grâce aux volets jaunes. Ce contraste saisissant créa un effet d’anamnèse, réveillant en moi le souvenir de la nuit passée en ce lieu. D’un côté, la pluie et les bâtiments ternes ; de l’autre, les volets jaunes et les enfants rentrant de l’école. L’ensemble me rappela la même sensation que celle éprouvée lorsque je m’y étais rendue de nuit. J’en conclus que, de jour comme de nuit, le lieu dégageait la même énergie.

Sous la pluie, les sons du jour répondent à la nuit

À la lisière du silence

Le coureur solitaire

Le voile des couleurs se lève

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