Interruption de silence

Jeudi 24 octobre, 10 heure
Les sens à l'affût, j'écoute
Même aveugle, il m'envoute
Histoire remplie d'odeurs
Herbe fraîche, sève, rosée
L'automne est née
Terre, nature, moisissure
Espace d'usure
Où suis-je ? En ville ?
Ou dans une forêt primaire ?
Comme une île
Au milieu d'une fourmilière
Sifflements, crissements, hululements
Le boucan des oiseaux, incessant
Petit avion nous survole
Alors la plupart s'envolent
Silence
Hululements, sifflements, crissements
Puis un passant, les pieds traînants
Le feuilles meurent en un joli froissement
Silence
Crissements, hululements, sifflements
La cloche du tram retentissant
Une voiture freinant brutalement
Silence

Jeudi 21 novembre, 17 heure
Tout est différent
Cette fois-ci visuellement
Parents patients, sans humeur
Enfants sourient, rient, crient
L'école est finie
«au revoir», «à demain», en partant
Espace vivant
Rentrer à la maison
Chacun sa direction
Comme des prisonniers
Enfin libérés
Ardeur, moteur, clameur
Des parents arrivent avec lenteur
D'autres attendent depuis des heures
Vacarme
Moteur, clameur, ardeur
Des retrouvailles hautes en couleurs
Embellissant alors la torpeur
Vacarme
Clameur, ardeur, moteur
Soirée teintée de pâleur
Qui retrouve vite sa froideur
Silence
Comme un cycle défini
Qui jamais ne fini

Dialogue d'animaux brisent le silence
Masquant nos mots avec puissance

L'automne ravi cache le bâti endormi

Artificiel et naturel dansent en silence sous le ciel

Le jour s'enfuit sur le bitume terni