Carré 104

Carré d'étude réservé par Jolan VISEUX

Cocon hors du temps

Nom du lieu : Résidence Allée des Vosges, Échirolles

Cet espace est un lieu qui se veut discret. Il est difficile de savoir par où y accéder et impossible à atteindre si l’on ne sait pas qu’il existe. Un passage caché à l’intérieur du bâtiment nous fait pénétrer dans cette zone où l’on découvre un panorama très différent de ce que l’on peut voir quelques mètres en arrière.

L’immeuble concerné enlace le parc de chaque côté ; la végétation s’est intégrée au lieu. Le son, ici, se diffuse facilement ; cependant, cela n’empêche pas la zone d’être très calme : on y entend les oiseaux la journée, les enfants partant vers l’école le matin, et les bruits de cuisine à midi. Le quotidien de cet endroit le rend intemporel ; les conifères présents y participent et nous perdent : nous ne savons plus si l’on est au printemps, en été ou en automne. Les feuilles des arbres et les draps étendus sur les balcons semblent immobiles, en raison de l’absence de vent dans l’enceinte de l’immeuble. Seuls les sons des travaux alentour nous ramènent à la réalité urbaine et affectent la perception du temps.

La route, plus bas, laisse quelquefois une voiture passer. Sur la passerelle qui dessert cette place et deux autres un peu plus loin, on aperçoit de temps à autre des piétons ou encore des travailleurs munis de brouettes, qui s’échappent vers leurs responsabilités.

Lorsque le soleil s’insère, réchauffant la dalle et les murs, que les bruits cessent, et que l’odeur de la sève de pin inonde l’espace, on y trouve alors une certaine condition de sûreté avec un sentiment de confort. Que ce soit début septembre ou fin décembre, notre corps oublie le froid, notre âme se mêle à l’environnement, et le désir de voir cet endroit couvert de neige devient plus intense quand l’hiver s’approche. En effet, lorsque ce sera le cas, ce lieu sera peut-être différent.

Les bruits de la ville s'invitent dans le quartier, sans pour autant perturber les pigeons qui y déambulent.

L'accès au cocon, transition entre nature et technique, nous guide hors des sensations de la ville.

Séparant dedans et dehors, brouhaha et silence, la grande façade du bâtiment s'implante sur la place.

Une passerelle prenant racine un quartier plus loin. Sans doute par peur de rendre la place accessible à tous.

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