Carré 103
Carré d'étude réservé par Mélissa SAINT-CRIQ
Instant de paix dans une cité étonnamment contrastée
Nom du lieu : Avenue Salvador Allende, Rue d'Alsace, tramway A
Lorsque j’imaginais cet endroit, je le voyais bruyant, animé par l’agitation d’une route très fréquentée.
Des voitures s'y succédaient, toutes plus pressées les unes que les autres.
Le son des klaxons, des moteurs qui rugissent et des pas hâtifs sur les trottoirs emplissait l’air.
L’odeur de l’essence et de la pollution se mêlait à l’atmosphère. J’imaginais aussi cette ambiance tendue, souvent présente dans les quartiers populaires, en particulier à Grenoble.
Mais ne devrais-je pas être plus ouverte d’esprit ?
Je me rends sur place pour la première fois. Je ferme les yeux.
D’abord, le silence.
Quelques voix lointaines, des pas discrets, et, de temps à autre, le passage d’une voiture.
Je réalise alors qu’il ne s’agit pas d’un carrefour très fréquenté, mais de rues plus tranquilles, moins sollicitées. L’atmosphère n’est pas du tout oppressante. Le temps semble s’écouler lentement, offrant une sérénité surprenante.
Puis soudain, un bruit sourd me sort de mes pensées. Je sens un vent me secouer le corps. Le calme s’éclipse, remplacé par le passage d’un tramway.
Et lorsque celui-ci disparaît, aussi soudainement qu’il est arrivé, le silence revient.
Ce contraste est frappant : les moments de calme sont bien présents, et nous permettent d’échapper à l’environnement urbain, d’oublier que nous sommes dans un quartier dégradé, peu attrayant visuellement. Puis, le tramway, avec son passage brusque, est comme un brutal retour à la réalité.
Mais heureusement, ce retour est de courte durée, et la tranquillité reprend vite le dessus dans ce lieu étonnant.
Ce qui semblait, au départ, être un espace de circulation effréné se révèle étonnamment paisible, lorsque celle-ci est absente. Il ne faut pas laisser ses préjugés fausser la réalité d’un endroit que l’on ne connait pas.