Carré 10
Carré d'étude réservé par Juan ASSÉMAT
Le Voyageur contemplant une mer urbaine
Nom du lieu : Fort de La Bastille
Il y a toujours du monde, contemplant, se rapprochant ou s'éloignant de la ville. Face à celle-ci étendue et l'immensité des montagnes les gens commentent les détails qui maintenant paraissent minuscules. Lorsque le vent souffle de l'ouest et les nuages envahissent le ciel, on ne voit qu'une petite ouverture sur Grenoble, une petite fenêtre sur la ville.
C'est alors que notre regard se fixe au loin et commence à parcourir les rues et les lieux que l'on connaît. On se sent étranger à tout ce qui se passe aux pieds des montagnes: Les gens, les voitures, la rivières et tous les bruits de la ville ne sont maintenant qu'un murmure désorganisé et continu, mais parfois interrompu par les personnes qui, à une allure plus ou moins lente, venant de plus ou moins loin, se retrouvent immobilisés par cette vue. Le reste d'individus disparaissent, on se sent seuls, à la vue de tous, comme Le Voyageur contemplant une mer de nuages de Friedrich, mais dans ce cas là surplombant Grenoble.
Notre rapport au temps s'arrête aussi, le mouvement de la ville se perçoit difficilement et la plupart des personnes sont venues pour contempler leur quotidien d'un point de vue extérieur, lointain. Un groupe d'amis ayant lu les panneaux, un jeune homme ayant bu son café, et un couple venant d'arriver avec leurs enfants, sont tous immobiles, leur regard est porté au loin comme si ils ne cherchaient pas quelque chose qui se trouve ici, sur la Bastille, mais plutôt n'importe où ailleurs.