Carré 96

Carré d'étude réservé par Mathis GUILLOU

Récit de Mère nature sur un béton olympique.

Nom du lieu : Ancienne résidence Crous du village olympique.

Jeudi 12octobre 10h07, je suis à l'intersection de l'avenue Edmond Esmonin et de la rue Aimé Pupin. J'entends dans mes oreilles un bourdonnement continue de voitures, de scooters et de klaxons. L'odeur de l'essence.
Je pénètre dans l'enceinte de l'ancienne résidence Crous du village olympique à travers un trou dans le grillage. Les fenêtres et les portes sont murées. Les murs en béton son usés. On pourrait presque en sentir l'odeur de la moisissure. La nature est partout, le lierre sur les façades, les arbres qui ont poussés au milieu des anciens chemins. Cette zone censée être inhabitée depuis 54ans est devenu le poumon de la ville. Une biodiversité s'est installée : des pies, des corbeaux, des pigeons, de nombreux chats, des insectes, des plantes, des arbres par-ci et là... cela fait maintenant 6 années que les espaces verts ne sont plus entretenues et que la nature est redevenue libre de ses mouvements.
On pourrait alors penser que les dernières traces humaines ont disparus avec le temps, que les bâtiments se sont enracinés. Mais non l'humain est partout, les déchets jonchent le sol, des canettes dans les buissons, du plastiques dans les arbres et les haies, des appareils éléctromenagers, des gravats. Une véritable déchetterie.
Les bâtiments sont tagués, les vitres sont brisés et les morceaux de verres se mêlent au feuilles mortes.
Par un trou dans un mur je parviens à entrer dans le bâtiment "Francais ". L'adrénaline monte quand je découvre l'intérieur.
Les murs et les plafonds presentent de récentes traces d'incendies la suie a recouvert l'entièreté du mobilier encore présent sur place, les peintures et papiers peints se décollent.
J'ai l'impression que parmi ces détritus, ces odeurs nauséabondes et ce bâtiment très endommagé des gens habitent ici.
Peut etre dans l'illégalité, assurément dans la nécessité.
En sortant je m'assois sur un banc non loin. Le silence pesant à l'intérieur contraste avec le bruit infernal de la ville.
Et les corbeaux croassent...

Lieu où se mêlent êtres vivants et vestiges architecturaux.

Poumon de la ville où les chats sont rois.

Les bâtiments sont mangés par mère nature.

La nature pousse doucement au milieu des gravats.

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