Carré 73

Carré d'étude réservé par Nadi BIANCHI

"Remise en abîme d'antan"

Nom du lieu : Stade du Clos d'or

Ce matin, le calme revient, et il respire. Le soir, il s'anime de mille feux, de mille fracas et cris. On y entend le martèlement des crampons sur le sol, le fouet des filets frappés, le claquement du pied contre le ballon.
Il est 9h45, maintenant on y entend seulement quelques chants gais des oiseaux qui s'y perdent. Au loin, quelques échos de moteur nous parviennent aussi, ils bourdonnent.

Un travailleur arrive, derrière les barreaux, à cheval sur son monstre de fer. Il dégaine et s'arme de sa lame, battante dans l'air. Et calmement, il caresse la surface. La chevelure verdoyante du sol se réanime sous le passage de la machine, libérant ainsi tout un poids et une saleté. Ensuite, deux nouveaux visiteurs, brouette et pinceaux sous les bras, arrivent pour maquiller le stade qui s'endort.

Quand le calme revient, le stade se revêtit. Il souffle enfin, après avoir été labouré sans arrêt la veille, il respire et cache ses blessures. Il enfile sa nouvelle peau, se maquille et retrouve son apparence qu'on lui connaît tant,

Remise en abîme d'antan.

Et moi, j'observe, prisonnière extérieur, excentrée et mise a l'écart.
Il s'agit de deux mondes distincts, l'autre étant de l'autre côté de la barrière. J'assiste à une contemplation du stade, par vision extérieure et détaché, le stade ne me communique pas, je l'observe, invisible.
De mon côté, parallèlement le parc est calme, verdoyant et agglutiné autour du stade. Ils ne communiquent pas. Seule une minuscule porte permet le passage, mais elle restera longtemps cloisonnée. Le parc est envahi par les échos du stade, le grillage empêche la présence, mais ni le regard ni l'ouïe. A l'extérieur on s'y sent comme à l'intérieur.

Travailleur et monstre de fer, maquillant calmement la peau verdoyante du stade.

Fleur lumineuse, ayant poussé depuis de nombreuses années, pollueuse de ce ciel.

Deux mondes frontaliers, et séparés par cette barrière ouverte. La vue se pare de l'imagination et anime cette plaine à l'abandon.

Petite curieuse, la nature tente de s'échapper de ses racines pour rejoindre ce lieu interdit qu'elle observe.

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