Carré 71

Carré d'étude réservé par Nathan PEILLON

Une rue, une route et que dalle.

Nom du lieu : Arrêt de bus Stalingrad-Alliés au croisement de la rue de Stalingrad et de la rue des Alliés.

Mardi 8 novembre 2022, 10:55. Une journée de semaine, de travail pour le plus grand nombre. Me voici dans la rue des Alliés. Une rue qui au premier abord est comme les autres. Un ciel étonnamment bleu pour un mois de novembre réchauffe cette rue froide. Il ne se passe rien, tout est immobile, le temps semble pendant un court instant s’être arrêté, je lève les yeux pour profiter de la vue des montagnes alentours, le soleil me réchauffe.

Enfin le feu au croisement de la rue de Stalingrad et de la rue des Alliés change de couleur, une dizaine de véhicules viennent dans un brouhaha constant interrompre ma tranquillité, puis une autre dizaine de l’autre sens, et vient s’écraser devant un feu tricolore devenu rouge. La rue prend vie, s’anime à nouveau comme elle semble l’avoir été fut un temps, les bâtiments alentours en témoignent.

Puis arrivent quelques personnes qui semblent venir de nul part mais allant toutes dans la même direction, l’arrêt de bus se remplit. Les premiers arrivés semblent attendre une éternité, le temps s’est pour eux arrêté simultanément. Quelque minutes plus tard, l’arrêt de bus ne suffisant plus aux nombreux courageux qui patientent et suite à de nombreuse vagues bruyantes de véhicules, le bus se présente face au feu rouge de l’autre côté du croisement. Le feu tricolore passe au vert, le bus fait son entrée dans la rue comme par la porte d’une cathédrale, quelque personnes descendent et sortent du cadre aussi vite qu’elles y sont rentrées, puis il repart la minute suivante, emportant la vie de la rue avec lui.

Ces allers-retours ont donné vie à la rue, qui sans la route n’en serait pas une. Les bâtiments ne sont que témoins de la scène et ne participent en rien. À la nuit tombée la ville s’endort, la rue meurt. Plus rien ne bouge, le silence parfois rompu par un véhicule ne laisse place qu’à se demander ce que cette rue fut dans le passé.

Confrontation du mort et du vivant.

Tel une personne agée silencieuse, observatrice, assise sur un banc qu’elle a toujours connu, le vieux garage témoigne du temps qui est passé.

Il fait nuit, la rue ne vie plus.

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