Carré 66
Carré d'étude réservé par Noémie LAURENT
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Nom du lieu : 91 rue de Stalingrad - Grenoble
Lundi 03 Octobre
Latitude
Longitude
Adresse
Ce qui n’était qu’un point sur une carte virtuelle
Devient soudainement plus concret
Voilà des lignes
Horizontales
Verticales
Des blocs de béton
Une grande allée
Quelque chose de banal
Une banalité transmise par l’architecture de ce lieu
Des immeubles des années 70 je dirais
Mais aussi marquée par le regard des gens
Beaucoup seulement de passage
Un regard au loin
Lointain, ailleurs
Ou peut être un regard qui ne se pose plus
Comme si le quotidien, l’habitude, la lassitude avaient pris le dessus
Une répétition marquée par le bruit des voitures et des vélos
Un feu tricolore
Et ça part
Ca ralentit
Ca s'arrête
Et ça repart
Incessablement
Mais au loin la montagne surplombante
Éclairée par la lumière dorée du soleil couchant
Qui vient donner une touche de douceur
Un regard poétique
Une atmosphère rassurante et réconfortante d’un soir d’automne
Je prends le temps d'observer quelques secondes ce paysage
Et puis comme la plus la plupart des passants
Le temps me presse
Je dois partir
Jeudi 06 Octobre
C’est le matin
Mon visage apprécie les rayons chauds du soleil
Assise sur un muret
Je ferme les yeux un temps
Le temps d’apprécier
De m'imprégner
Parce qu’au delà de ce va et vient se cache quelque chose
De plus discret
Un lieu de vie
Entre deux voitures je distingue un bruit de volet
Il se ferme et puis encore plus au loin
Un peu de musique
De l’eau qui s'écoule
Des gens qui vivent ici
Peut-être eux aussi lassés par ce bruit de voitures cettte odeur de gaz ces façades sales
Peut-être qu’ils ne les entendent plus ne les sentent plus ne les voient plus
Peut-être qu’elle aussi n’y fait plus attention
La coiffeuse d’en face
Pourtant elle fait tout le contraire
Elle change le quotidien le temps d’un rendez-vous
Change les têtes et les idées
Dans son petit salon à l'enseigne criarde
Dans ce lieu qui est peut être le projet de toute sa vie
Dans ce lieu où tout ne parait que passager
Coupez les moteurs et retrouvez la sérénité de la montagne.
La ville s'exprime par les voix de ses passants mais aussi par les œuvres des artistes de rue.
La rue se reflète dans les vitres, tout comme elle est le reflet de de notre quotidien, de l'image qu'on veut lui donner.
Derrière les buissons, la vie de ceux que l'on refuse de voir