Carré 61

Carré d'étude réservé par Seamus PROMAYON

Boulversé, Secoué, La perception d'un carré qui change

Nom du lieu : 51 Rue Général Ferrié, 38100, Grenbole

Je me suis dirigé vers mon carré lors d'une matinée automnale, bercé par un léger brouhaha de la rue. L'odeur subtile de la route était éclipsée par l’odeur d’une cigarette électronique émanant d'un jeune homme sortant de l'immeuble. La beauté de mon carré réside dans son humanité et sa légèreté oppressante. Un élément en particulier le symbolise : une petite maison avec une porte en métal arborant le chiffre de l'adresse, un simple "3”, dessiné au feutre. Le bâtiment semblait abandonné, imprégné d'une mélancolie. Ce chiffre enfantin, ancré dans l'histoire de l'art et de la littérature en tant que porte-bonheur, symbole de la trinité, se contrastait à la façade morose.
Je suis retourné sur le carré pour capturer cette image, une expérience qui a transformé ma perception du lieu. Sous le soleil, l'ombre des arbres cascade sur la place, un vent léger me caresse la peau. Les panneaux de parking endommagés et les vélos en désordre confèrent une beauté post-esthétique au lieu. Alors que je m'apprête à photographier le "3", un homme furieux émerge en criant, s'opposant à ce que je prenne sa voiture en photo, précisément garée devant. J'essaie de raisonner en décrivant mon projet, expliquant que ce n'est pas sa voiture qui m'intéresse mais le bâtiment. Sa colère croît, et m’appeur. Je cède finalement, optant pour l'ancienne photo, mettant fin à la discussion. En me retournant, je sens son regard sur moi, une colère teintée de tristesse enveloppe tout le carré. Pendant les minutes suivantes, lors de la prise d'autres photos, ses yeux semblent toujours me suivre. Mon carré, jadis aimé, devient hostile. La météo change aussi, le vent devient glacial, le soleil se cache derrière d'épais nuages. Plus de bruit de la route, j’entend que les pas de l’homme. Secoué, j'ai du mal à prendre ma vidéo.
C'était la dernière fois que j'ai fréquenté mon carré. Il n'est plus un espace accueillant, sa beauté ne se dévoile plus à moi.

la rue, au-delà des bruits des voitures j'entends toujours des pas. toujours secoué.

la simplicité d'une signalisation

quelques mots, quelques vélos, un oiseau.

3, la beauté de la dégradation s'offre pleinement à l'interprétation

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