Carré 58

Carré d'étude réservé par Marine BRUN

Un espace public privé

Nom du lieu : Cour d'immeubles entre la rue du Général Ferrié et la rue Hippolyte Müller

Tout est calme, mes yeux sont fermés, éblouis par le soleil, il n’y a que le bruit des oiseaux, du vent, et de mes pas dans les graviers. Et pourtant, je ne suis pas à la campagne mais au cœur de Grenoble, au milieu de grands immeubles. Et pourquoi n’y a-t-il pas de bruit ? Car je me situe dans une cour encadrée par des bâtiments qui isolent de la ville. Je suis entre la rue du Général Ferrié et la rue Hippolyte Müller, près d’une pharmacie et d’un Proxi. Les voitures ? On ne les entend pas. Le tram ? Le bus ? Eux non plus.

J’avance doucement et je passe par un parking fermé par une barrière, certainement réservé aux riverains. J’ai l’impression d'entrer dans un lieu privé et pourtant, ce n'est pas le cas ! Je pénètre dans une cour encadrée par deux grands immeubles. Je suis presque gênée d'être là et de perturber ce calme en marchant dans les graviers. Je m'assois alors sur l’un des 5 bancs, au soleil et j’observe.

Au premier abord, on se croit dans un parc avec des arbres qui cachent le ciel et ne laissent passer que quelques rayons du soleil. Mais si on regarde plus précisément, on se rend vite compte que ce n’est pas le cas. Le sol n’est pas désherbé, les voitures sont mal garées, les jardinières ne sont pas entretenues et il y a des vélos de toutes sortes, éparpillés. Mais ce qui a le plus captivé mon regard, c’est la grande boîte en bois placée au fond de la cour dans l’herbe mal coupée : un composteur. Je suppose donc que les habitants s’occupent eux même de l'aménagement et de l'entretien de cette cour, comme un jardin privé. En m’asseyant sur ce banc, j’ai l’impression d'être seule mais il suffit qu’une fenêtre s’ouvre pour avoir la sensation d'entrer illégalement chez quelqu'un ! Le seul moment où le calme disparaît c’est le soir quand les enfants jouent dehors et quand des adultes se rejoignent pour fumer et discuter.

Je me sens bien, comme si j'étais dans mon jardin. Suis-je réellement dans un espace public ou bien dans le jardin des habitants ?

Le vent souffle, les oiseaux chantent, une voiture se gare, un habitants rentre chez lui se mettre au chaud, et le calme reprend.

Traces d’une réunion entre amis pour discuter, rigoler et fumer …

Les habitants s’approprient les lieux.

Ils peuvent me voir et je peux les voir …

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