Carré 51
Carré d'étude réservé par Soën HALÉVY-VITALIS
Le cri du béton
Seuls quelques rayons de soleil étant parvenu à traverser le ciel nuageux éclairent ce lieu qui m'est encore inconnu. Encerclés par des rangées d'immeubles, quelques arbres dont les feuilles ne tarderont à tomber tentent en vain de se dresser vers le ciel, comme pour rivaliser avec la hauteur des édifices gris qui les surplombent de par leur verticalité. L'endroit semblant tout d'abord désert, fourmille en réalité d'étincelles de vies, chacune plus discrètes que les autres. Au loin, j'entends un homme marcher d'un pas pressé, tout en parlant d'une voix colérique au téléphone, il passe sans même accorder ne serait-ce qu'un brève regard au pic montagneux que la nouvelle neige faisait pourtant briller. A peine ai-je le temps de contempler ce géant rocheux que mon attention se porte vers un homme qui pénètre dans l'un des bâtiments du domaine tout en portant sa petite fille dans ses bras. Le bruit d'une voiture que l'on démarre parvint brièvement à mes oreilles et m'arrache à cette brève contemplation. Tandis que le son d'une télévision s'échappe discrètement par une fenêtre ouverte, un bruit métallique retentit faiblement. Intrigué, je me retourne et mon regard se pose immédiatement sur un grand portail blanc, s'ouvrant comme pour saluer la voiture qui s'extirpait lentement d'une résidence en franchissant un tunnel sombre et délabré. Quelques gouttent de pluie m'arrachent de cette contemplation, et je me dirige désormais vers l'autre extrémité de cette fraction de ville. De l'autre côté, se dressent des immeubles en construction, j'observe une grue qui m'était juste là caché par un autre immeuble. J'entends alors le bruit des ouvriers qui s'attèlent à l'ouvrage, le bruit des coups que l'on frappe contre des murs, de poids que l'on soulève et que l'on dépose violemment contre le sol. La pluie s'accentue, un vieil homme passe rapidement derrière moi en chantonnant à vélo. Je décide de partir, mais je reviendrai, pour mieux comprendre ce lieu.
La grue s'envole au rythme de la montée du béton
canopée urbaine
convergence
la lumière au bout du tunnel