Carré 5
Carré d'étude réservé par Valentine MOURIER
Un souffle
Parcourir les sentiers, se perdre en chemin
Regarder tous les recoins, tel un bohémien.
Du souffle j’ai besoin ;
Je ne reviendrais peut-être pas le lendemain.
Au sommet, les bruits des voitures, les cris des enfants,
Les pas des coureurs et les oiseaux chantants ;
Tous, vont se perdre dans la nature sauvage.
Je suis bien sur un lieu de passage.
Il y avait cette verdure à perte de vue ;
Une verdure qu’en ville on ne connaît plus.
Il y avait de beaux arbres, qui, entre les rochers s’étaient perdus
Et des fleurs qui contribuaient à ce magnifique rendu.
Les collines traduisaient la complexité de la nature,
Les panneaux ne nous laissaient pas oublier les infrastructures.
Les herbes folles représentaient la liberté
Tout en nous faisant ressentir leur légèreté.
Se sentir libre, loin du stress permanent de la ville
Où nous sommes enfermés dans un toril.
En l’espace d’un instant, tout s’est arrêté,
Nos pensées nous survolées.
Et c’est là que, au milieu de la nature,
J’aperçu un livre dévoilant son ossature.
Le vent tournait les pages qui semblaient l’habiter ;
Je me suis avancée pour le voir de plus près.
Un livre annoté, un peu délabré,
Des pages jaunes et des taches de café.
Ce livre nommé Les Enfants Gâtés,
C’était Bernard qui l’avait abandonné.
J’avais un nom, une histoire, un vécu ;
Il avait laissé une trace dans l’inconnu.
Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer
Ce monsieur lisant au sommet.
La nature créa une ambiance séquentielle ;
L’encre nocturne commençait à baver sur le plafond du ciel.
Bientôt la lumière tiède du soleil se dessinera
Et alors l’aube d’une nouvelle journée s’allongera.
Regarder les étoiles, assise dans les corolles,
Tourner vers la lumière comme de vieux tournesols.
Se dire que ce moment restera pour toujours,
Et qu’il est bien trop tard pour faire demi-tour.
Les voitures commençaient à partir.
On s'est retourné une dernière fois avant de s’enfuir.
Ce n’était pas un aurevoir ; mais les panneaux nous signalaient
Que c’était un retour à la réalité.
Et tout redevient silence
Sur la route des montagnes
Entre azur et verdure
"Les Enfants Gâtés"