Des univers contrariés

Nom du lieu : Vertical'Art, 41 rue des Glairons, 38400 Saint-Martin-d'Hères

Situé dans une zone d'activité peu attrayante, ce lieu ne paie pas de mine. Cependant, avec le temps, cette première impression s'estompe pour laisser place à une sensation de bien-être au milieu d'une profusion de sensations. Les feuilles d'automne tombent, couvrant l'asphalte d'un voile orangé. Le soleil réchauffe ma peau, contrastant avec le froid de novembre. Les bruits des voitures et du vent, malgré leurs origines distinctes, s'accordent en parfaite harmonie.

Cette sérénité est mise à mal par le bruit d'une tondeuse dans le bois qui me fait face et vient me distraire de ma réflexion pendant quelques minutes. Après cela, le calme revient, mon esprit titillé par les sensations m'amène à m'endormir. Durant ce sommeil, bruits et odeurs provoquent des souvenirs et des rêves. Mon réveil est perturbé par le bruit de la tondeuse. Je m'éveille, et suis alors intrigué par deux éléments.

Le premier est un muret de parpaings surplombé d'une grille, frontière entre deux mondes : le bois "naturel" en face et le lieu "artificiel" où je suis assis. Dois-je montrer patte blanche avant chaque traversée ? Je ne sais pas ! En tout cas, j'ai affaire là, devant moi, à une séparation voulue par l'humain et subie par la nature. Malgré tout, ces univers s'entremêlent, les feuilles tombent sur l'asphalte et les installations humaines pénètrent le bois.

Le second est l'asphalte, soigneusement entretenu, mais craquelé. Leçon de vie ou vengeance de la nature envers l'Homme ? Les deux réponses semblent justes. D’abord, on peut y voir une allégorie à la vie humaine «tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière», ce qui rappelle que malgré les soins apportés, tout finira par disparaître. Enfin, la nature, encadrée par l'Homme, s'affirme via la pluie, le vent et la neige, mettant à mal le labeur humain.

En conclusion, ce lieu, en apparence anodin, révèle une complexité dans laquelle la nature et l'artifice se rencontrent et interagissent malgré les barrières humaines.

Représentation parfaite de mon ressenti. Les bruits et l’environnement qui ont façonné mon expérience sur le terrain.

Voie sans issue, les parpaings à gauche montrent la délimitation entre l’urbain et la nature.

Bitume craquelé et feuilles mortes. Cohabitation de ces deux univers.

Soleil tapant et ciel bleu de novembre.