Carré 29
Carré d'étude réservé par Tom TANITTE
L'arrêt de tramway Victor Hugo : quand la frénésie passante se mêle à l'immuable d'une rue piétonne
Nom du lieu : Croisement de la rue Molière et de la rue Docteur Bally
C'est toute la beauté de ce lieu. Cette rue piétonne, délimitée par des arbres aux pieds desquels on trouve des bancs, toise allègrement sa voisine perpendiculaire dans laquelle serpentent les Tram A et B. La première est ombragée, on y passe, on s'y arrête. Les bâtiments qui l'encadrent appellent notre regard qui tente de se hisser par-dessus le couvert végétal. L'immeuble chic et cossu voisine avec un bâtiment plus récent qui lui fait face, moins orné, moins tape à l'œil. De part et d'autre, on vit, on se restaure, on planifie ses prochaines vacances. Il y fait bon vivre. On a presque envie de s'y assoir avec un bon livre, pour profiter de l'ombre procurée par les arbres. Passons de l'immuable à la frénésie, en faisant quelques pas en avant pour remonter vers l'arrêt de tram Victor Hugo. Notre chronique d'ambiance de l'espace vire alors de bord. Un tram peut en cacher un autre. La foule monte, descend, se presse, se bouscule. Nous sommes en fin d'après-midi, le début de l'automne et ses magnifiques derniers rayons de lumière chaude caressent le pavé de la voie. Il fait d'ailleurs anormalement chaud. Où est passée l'odeur automnale de la pluie qui trempe le pavé ? L'odeur des feuilles mortes qui jonchent le sol ? Ce début d'automne brille et chauffe, presque comme un été. Les cloches de l'église sonnent, mais nous n'en avons pas besoin. L'affluence en dit long sur l'heure qu'il est. Les gens passent, rentrent chez eux. La plupart se dirige vers la place Victor Hugo. Les plus chanceux empruntent la ruelle bordée d'arbres. Ils ne remarquent même pas ceux qui sont assis, là, sur le bord. Ces gens assis semblent hors de tout. Ils sont assis sur les bancs individuels, et semblent hermétiques à la frénésie de la rue voisine. Ils lisent un journal, fument, parfois les deux en même temps. Un monde les sépare : ils y vivent, les autres y passent et s'en vont... ce n'est qu'un arrêt de tram après tout...
On passe, on flâne. Prenons le temps de nous y arrêter, ne serait-ce que 30 secondes...
Photographie prise depuis l'intérieur de l'arrêt de tramway Victor Hugo. Sur le verre transparent est écrit "dissection des choses majestueuses".
Photographie de l'arrivée du tram : la rue en mouvement, le calme avant la tempête de l'heure de pointe, du va et vient des passagers.
Levons les yeux... quel calme là-haut. Mais... nous ne sommes pas seuls : des fenêtres et un chamois nous contemplent.