Carré 21

Carré d'étude réservé par Adrien MONVAILLIER

Entre béton et eau

Aube

Le soleil se lève, la ville est déjà réveillée. Les voitures, les vélos roulent déjà. Leur bruit, en fond, tout autour, est suffisamment léger pour être ignoré mais pas assez pour être oublié. La lumière du soleil levant est celle du béton, qui s'étend depuis la route sur la piste cyclable, et coule même jusqu'aux berges de l'Isère. Les arbres et les plantes côtoient la ville, qui finit par prendre le dessus et les écraser : des déchets jonchent le sol, les pigeons se réveillent et les bancs sont tagués. Georges le Chat, habitant immuable et intemporel de ces lieux, sur son banc, regarde la valse des vélos et des voitures depuis des années, des décennies peut-être. Même l'eau, malgré les arbres, les canards et le soleil, a la couleur du goudron. Le soleil levant donne même une lumière tamisée et un certain calme à cet espace, le temps ici semble arrêté, altéré à côté de la vie et du mouvement des voitures, et possède même un certain silence, pourtant noyé sous le bruit des moteurs.

Crépuscule

Le soleil se couche, les oiseaux s'endorment peu à peu, mais les gens, les voitures, sont toujours en mouvement, toujours et encore le ronflement des voitures qui éclipse tous les autres sons. Ici, c'est un lieu amphibie, entre la ville et l'Isère. Les murs, les bancs, les arbres, le lieu entier semble sortir du béton, poussiéreux, tagués. Seul le bruit des oiseaux ressort parfois, rappelle ce que ce lieu aurait pu être, et se noie dans le bruit des voitures. Ici, un couple qui fume, un jeune sur son téléphone, tentent de prendre un peu de temps au plus proche de la nature, mais le silence tant espéré est toujours noyé par les moteurs. Georges, toujours tagué et immobile sur le banc, regarde le mouvement, sans pouvoir jamais y participer. Le soleil, depuis longtemps couché, laisse tomber la nuit, tandis que les lampadaires découpent d'un jour artificiel les formes de ce lieu, parcelle de nature prise en étau par le béton.

Depuis les berges de l'Isère, on voit les immeubles mais on entend toujours les voitures

Le soleil se lève mais les cyclistes et les automobilistes sont déjà debout

Un couple tente de profiter d'un moment calme

Les reflets des phares des voitures sur l'Isère

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