Carré 21

Carré d'étude réservé par Jeanne SIBUT

Le ballet du Quai Perrière

Nom du lieu : Quai Perrière

Il est 18h, la nuit est déjà tombée comme les feuilles automnales jonchant le sol. Me voilà arrivée quai Perrière, là où seule je resterai immobile face au ballet des passants que l’on pourrait sans doute nommer : «Impression de course contre l’Isère».
Les passants semblent tous suivre un chemin quotidien, tel un spectacle minutieusement répété. Certains courent, d’autres marchent…chacun d’eux dégage une intention distincte, perceptible dans le rythme de leurs pas, semblable à celui de danseurs de claquettes aguerris. Derrière eux, d'autres artistes, bien moins poétiques entrent en scène. Comparable à une fanfare amatrice, le mélange des moteurs, rythmé par les feux de signalisation et accompagné du cliquetis métallique des chaînes de vélos, impose son tempo, tel des musiciens. Lorsque ce tumulte s’apaise, il ne reste que l’agitation lointaine d’une ville qui s’apprête à entrer dans une sorte d’entracte nocturne, et le chant des oiseaux qui, à l’image de la végétation, tentent eux aussi de s’inviter sur cette scène de béton. Le décor de ce spectacle est charmant, il nous rappelle celui de petites villes italiennes. Les façades étroites, aux couleurs chaudes, apportent une touche pittoresque là où peu de spectateurs l’attendent. Le soleil déjà couché a posé sur la ville son rideau noir laissant filtrer la lumière diffuse de quelques fenêtres allumées. Le côté bucolique de ce quai s’interrompt brusquement à la vue d’une canette abandonnée, dissonance évidente dans ce tableau.
Le ballet incessant des passants nous rappelle que ce quai n’est qu’un lieu de passage, où chaque artiste traverse la scène sans jamais s’y attarder. Tous semblent s’inspirer du rythme de l’Isère, sans doute influencés par la configuration étroite de cette scène. Et pourtant, le spectacle ne s’arrête jamais : si je revenais à l’aube, les artistes seraient déjà là. Je viens d'assister au ballet spontané du quai Perrière, sans jamais découvrir qui en est le véritable metteur en scène.

Début d'un ballet nocturne

Un air vénitien sur le bord de l'Isère

Vue sur le quai d'en face

La scène vidée de tous ses artistes

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