Carré 200

Carré d'étude réservé par Léna POSTOLY

Un lieu partagé entre deux époques

Nom du lieu : 806 Chemin de Pra-Paris, 38360 Noyarey

Ce qui est intéressant avec ce lieu, c’est que lui-même ne sait pas quelle époque refléter. Est-ce un vieux bâtiment ? Oui, mais le toit a été refait. Est-il abandonné ? Il en a l’air, mais un portail neuf est placé à l’entrée. Est-il utilisé par quelqu’un ? Non, pourtant des engins agricoles récents y sont garés.
Je le pensais abandonné, mais j’ai rapidement remarqué le portail récent bloquant l’entrée. Ce terrain appartient bien à quelqu’un. La charpente et le toit aussi ont fait peau neuve et l’herbe est tondue. Mais mis à part ces éléments là, le reste semble figé dans le temps.
Au centre, l’immense bambou gagne du terrain, semble imperturbable. Bien ancré dans ses racines, il se présente comme le doyen du lieu et seul le vent se permet de le chatouiller. A ses côtés se trouve un petit abris avec toutes sortes d’outils : des tuyaux, des pneus, une casserole. Dehors l’ambiance est calme, reflétant bien cet aspect de temps arrêté. Mais non loin, le ronronnement des voitures sur la départementale nous ramène vite à la réalité. Il suffit d’un grondement de moteur d’un camion pour briser ce temps en suspens d’un élan fracassant de modernité.
Pour ce qui est du bâtiment principal, il s’apparente à une ancienne grange. Par une des fenêtres, j’observais une pièce, probablement une ancienne étable avec des abreuvoirs et un râtelier en bois. A l'intérieur, des tas d’objets sont à l’abandon : bidons, cagettes, roues et même des skis ! Tout semble être là depuis une éternité. En regardant ces objets on imagine leur histoire, leur parcours et l'on devient presque nostalgique d’une époque que l’on a pourtant pas connu.
Finalement, c’est comme si le propriétaire voulait se réapproprier le terrain et lui donner une seconde vie, mais que l’histoire du lieu refusait délibérément de se voir effacer les traces de son passé.
En fait, c’est un bout d’histoire à lui tout seul, à la fois calme et nostalgique, mais sans cesse interrompu par l’appel incessant d’un soudain renouveau.

L'imposant bambou à l'aspect impassible laisse pourtant quelques légères brises de vent l'effleurer.

La grange se laisse lentement approcher par la végétation.

Un abri en bois hébergeant une multitude d'objets laissés à l'abandon.

Le Dauphiné Libéré, numéro du 24 février 1970, retrouvé dans la grange. Une poignée de main entre Pompidou et Nixon, témoin de l'historicité du lieu.

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