Carré 2
Carré d'étude réservé par Bastien BOITARD
Là où le vent parle la ville se tait
Le calme, personne à l’horizon, si ce n’est la grande Grenoble à nos pieds, comme dominée par notre grandeur, grandeur de l’imposant relief qui l’entoure, grandeur donnée par l’ascension de cette montagne. Grandeur comme récompense, récompense du périple fait pour se retrouver en ces lieux. Quitter le brouhaha de la métropole et sa cadence rythmée par les feux de circulation, les embouteillages, les voitures et transports en communs. Quitter l’ambiance urbaine pour un lieu où le drone urbain est effacé, devenant secondaire face aux bruits du vent, aux feuilles qui bougent, et aux bruits de la faune environnante. Seules les sirènes d’urgence, le claquement des bâches des poids lourds sur la rocade et la parade du cirque dans les rues viennent rappeler la présence de la géante urbaine en contraste au calme et à l’écosystème de ce lieu. Zone vierge, encore en partie épargnée par l’Homme, sans construction et sans accès aux véhicules, reflète la tranquillité et l’isolement de ces lieux, où l’on croise juste de temps en temps quelques randonneurs et un ou deux coureurs. La flore marquée par la tranquillité du lieu, déformé par le vent, affaissé sous le poids de la neige des précédents hivers, les sentiers creusés par l’écoulement de l’eau et les multiples passages des animaux et des randonneurs, seuls passant.
« À chaque instant – J’entends – Et, lorsqu’il m’est donné le loisir – J’écoute – Le monde comme une symphonie » Ces mots de Francis Ponge sont ici le mode d’emploi et l’interprétation de ces lieux. Face à l’immuabilité de l’image, où seul quelques brins d’herbe effectuent des mouvements insignifiants, bougés par le vent. Il faut alors se laisser porter par l’ouïe et l’odorat, qui prennent le devant, nous laissant écouter les mille nuances sensorielles, à la croisée entre odeurs et son, entre l’herbe humide et le trafic urbain.