Carré 188
Carré d'étude réservé par Lucio NARDIELLO
Entre klaxons et abandons : un parking.
Nom du lieu : Parking Relais Saint-Egrève San Marino Barrage
Après une balade en vélo le long de la digue longeant le Drac, je suis arrivé sur mon transect. L'endroit n'était pas particulièrement attrayant : devant moi s'étendait un parking récent, mais qui semblait pourtant avoir une histoire beaucoup plus ancienne.
Il s'agissait en réalité d'un parking relais, conçu pour permettre aux personnes venant de l'extérieur de Grenoble de rejoindre la ville sans leur voiture, grâce aux bus, aux vélos et aux trottinettes électriques mises à disposition. Pourtant, ce parking m'a donné l'impression d'être un lieu figé dans le temps, un drôle de mélange d'automobiles de différentes époques : des voitures électriques et, juste à côté, des voitures datant d'avant 2000, interdites d'accès au centre-ville à cause de leurs émissions de CO2.
Cependant, à mesure que j'explorais cet endroit, j'ai commencé à saisir son rôle dans la société. J'ai remarqué un abri-vélo Métrovélo, qui semblait avoir souffert du temps et d'une utilisation peu fréquente, puisqu'il n’y avait plus aucun vélo dedans.
Mes oreilles étaient dérangées par le bruit des klaxons des camionneurs et le vacarme désordonné des véhicules qui circulaient autour du rond-point, situé juste devant moi. C'était la première fois que je prenais le temps d'observer les conducteurs. À travers leur manière de conduire, il était presque possible de deviner ce qu’ils ressentaient : entre ceux qui rentraient du travail en étant pressés et ceux qui oubliaient de mettre leur clignotant, ceux qui ne respectaient pas les priorités… J’aurais pu passer des heures à voir ces automobilistes s’énerver entre eux.
En explorant un peu plus loin, je suis tombé sur ce qui ressemblait, à première vue, à un tunnel. Plus on s'en approchait, plus ce tunnel révélait de couleurs et de sons, jusqu'à se transformer en une œuvre d'art contemporaine remplie de graffitis. Il s'agissait en réalité d'une piste cyclable qui longe l'Isère, un espace qui permet aux cyclistes d’aller jusqu’à Grenoble en vélo.