Carré 18
Carré d'étude réservé par Rose DESMARTIN
Un lieu de passages et de métamorphoses
Nom du lieu : Rue Maurice Gignoux
Calme, régulière, mon ascension finit par me dévoiler un croisement de routes.
Hostile, accueillant,
Difficile de qualifier cet espace dans lequel on ne fait que passer.
Mais aujourd’hui, j’ai décidé d’y rester
Quelques instants pour l’observer.
De cette route sinueuse
Descendent ou montent des passants d’un pas souvent pressé.
Dans l’atmosphère paisible, je parviens à percevoir le bruit de leur marche.
Bien qu’elles soient échangées à voix basse, je peux comprendre leurs discussions
Qui s’éteignent au fur et à mesure qu’ils avancent.
Des arbres massifs bordent le bitume.
L’air reste humide après l’averse et une odeur d’herbe mouillée émane de la dense végétation accrochée à la colline de la Bastille.
Le sauvage et le construit se confrontent dans ce lieu singulier. Le vert profond des arbres contraste avec l’orange vif des équipements de chantier entreposés.
Le passage vrombissant d’un bus fait soudain taire le chant des oiseaux.
Silence.
On pourrait s’y méprendre mais ce lieu n’est pas laissé à l’abandon.
Des voitures garées en épi signalent la présence d’un chantier à quelques mètres.
La friche est maîtrisée, le lieu sera bientôt habité. L’ancienne université abandonnée se défait de ses mystères.
Le chantier en cours promet un lieu neuf.
Je m’avance et aperçois un coin de cette bâtisse immaculée à travers les arbres.
Fière et claire, elle défie le désordre arborescent.
Sa façade encore blanche semble toiser de haut le bitume terne.
Elle surplombe, domine, massive et linéaire face à la finesse tortueuse de la végétation.
Dans mon dos, une vue plongeante sur la ville. Je me retourne pour l’observer.
Immobile vue de loin, il en ressort cependant un capharnaüm assourdissant.
L’Isère paraît torrentielle.
Le brouhaha incessant de la route en contrebas répond insolemment aux chants des oiseaux.
Je m'apprête à partir.
Mais un homme s’approche de moi et me demande :
“Vous savez comment on rejoint le périphérique ?”
Piétons et automobilistes se côtoient dans un espace où la nature règne encore.
Entre les arbres qui bordent la route, on peut deviner un halo de lumière sur la ville dans la matinée.
Une porte mystérieuse dans la roche de la colline qui témoigne d’un lieu d’expression.
Le nouveau projet de logements universitaires dans un cadre verdoyant.