Carré 135
Carré d'étude réservé par Lucie DUSSERT-ROSSET
Pavillon âgé
Nom du lieu : Rue Lucien Sampaix, 38130 Échirolles
Au carré 135, banlieue echirolloise, le sol est frais, humide, en ce dimanche après-midi, témoignant de la plus récente averse. Trois dames âgées passent devant moi, en pleine discussion, sans même me lâcher un regard. L’une dit “c’est à qui cette belle voiture grise?”, comme si elle devait absolument être au courant de tout ce qui se passe devant chez elle. Elles entrent dans la maison en face de moi.
Je me retrouve donc seule dans un quartier résidentiel où les maisons sont alignées, protégées par des haies de lauriers ou d’ifs, et bordées de parking.
Le temps est calme, les rayons du soleil sont timides.
Avions, oiseaux, voitures, voilà ce que le quartier m’a donné à écouter depuis que je suis arrivée. Un bruit loin de la ville, mais pas si près de la campagne non plus.
Les maisons sont collées, rien ne les différencie, si ce n’est les boîtes aux lettres et les numéros, comme simple formalité pour passer de l’une à l’autre. Blocs de maisons perpendiculaires ou parallèles.
Ma deuxième visite a lieu un jeudi matin.
Lorsque j’arrive, une des dames âgées de la dernière fois sort de chez elle, me demande ce que je fais là, je lui explique. Elle s’en va sans grande conviction.
Les mêmes oiseaux, les mêmes voitures et les mêmes avions sont là.
Les façades sud des maisons sont éclairées par le soleil. Les fenêtres sont ouvertes pour faire rentrer les rayons du soleil. La lumière matinale rend le lieu accueillant.
Je suis frappée par la verdure de la végétation en ce début d’automne. Les haies se développent et cassent la symétrie des habitations par les jeunes pousses dépassant des buissons. Les rosiers sont encore en fleur. La haie en face de moi recouvre de moitié un panneau, on ne peut voir que le haut de celui-ci : “NE PAS SE GARER”. Il perd donc tout son sens. Ne pas se garer quand ? Où ? Comment ?
En me déplaçant, je remarque que devant les jardins, les haies sont plus hautes, gardiennes de l’intimité. Je continue à m'avancer calmement dans cette rue.
Passages
Plante conquérante de la façade d'une maison
Au 74 rue Lucien Sampaix, les buissons prennent les couleurs d'automne
Un jardin familial dissimulé derrière les haies protectrices.