Carré 13

Carré d'étude réservé par Olivia DELAMARE

Quand la ville se cache et que le paysage se dégage

Nom du lieu : Le pylône du téléphérique de la Bastille

17h45, vendredi, j’arrive à la découverte de mon carré. Le premier instinct est de se diriger vers le banc, seul banc de mon terrain d’étude, orienté vers le centre-ville de Grenoble. Assise sur le banc, je ressens d’abord la brise fraîche, puis descends depuis la Bastille l’écho des éclats de rire, accompagné d’une légère musique d’ambiance. Derrière cela c’est le calme, calme rythmé au gré du passage des promeneurs, des "œufs" et du chant des oiseaux. Le téléphérique est le battement de cœur de cet espace, le bruit des machines s’emballent à l’approche des "œufs", puis vient le calme et la contemplation lorsqu’elles transitent au-dessus de nous, et enfin les machines soufflent à nouveau pour le départ des "œufs".
Revenons sur le banc, nous n’apercevons pas la ville, c’est l’immensité du paysage avec Belledonne et le Vercors qui se dressent devant nous et c’est seulement les bruits étouffés de la ville qui grouille, qui nous laisse comprendre qu’elle est à nos pieds. Lorsqu’on se lève du banc, c’est la confrontation avec l’étendue de la ville ; les toitures rouges qui forment la mosaïque de son centre historique dense, sa période haussmannienne avec ses immeubles monumentaux et ses îlots fermés, la rectitude de son cours Jean-Jaurès parcourant la ville, et ses repères ponctuels que sont les Trois Tours, la tour Perret, ou la gare. C’est toute la vie de la ville qui monte à nous ; le bruit de la circulation routière, des sirènes de pompier, des travaux…
Prenons les escaliers derrière le banc pour descendre au cœur de notre terrain, au cœur des fortifications. Arrivés, nous ne voyons plus les montagnes, ni la ville, nous n’entendons plus la ville. Nous sommes au milieu de gigantesques murs de pierres grises et froides qui nous encerclent et nous détachent de notre espace proche et lointain : où sommes-nous déjà ?
Parcours de cet espace ponctué par l’admiration du paysage, puis la rencontre avec la ville et enfin le repli sur soi, rythmé au battement du téléphérique.

Le passage des œufs dans le ciel donne le rythme d’une respiration à cet espace et appuie le caractère transitoire et cyclique de ce lieu.

Sommes-nous à Grenoble ? Oui.
Mais où est la ville ? A nos pieds, c’est dans l’écho de son fourmillement que nous la percevons.

La végétation engloutit la construction? La construction engloutit la végétation?
Mais où est la ville? En contrebas, son ronronnement est faiblissant

Cohabitation entre l’interminable muraille morbide et le parterre herbeux vivifiant.
Mais où est la ville ? Loin de nous, il n’y a plus aucun signe.

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