Carré 128
Carré d'étude réservé par Laura CORREIA
Péage du Maquis de l'Oisans
Sans observations précises ni écoutes profondes, cet endroit ne m’inspire pas grand-chose.
C’est, à mon avis, ce que la plupart des gens vous répondraient si vous leur poseriez la question.
Vide de vie, quasiment vide de présence humaine.
Laissant place au béton, de façon presque vulgaire. Empli de fissures, il porte la trace des années qui y défilent, ou, avec moins de poésie, la trace des automobilistes pressés qui pensent à la journée qu’ils viennent de vivre et à celle qu'ils vivront demain, très certainement identique à celle d’hier et celle d’avant.
L’espace qu’ils occupent respire pour eux la contingence, il ne présente pas de sens autre que celui de la praticité avec pour objectif, finir au plus vite cet itinéraire, absorbés par ces lumières vertes et rouges qui les commandent.
C’est une vision que je partage en écrivant ces mots, le carrefour au bout de la rue m’a permis d’y venir, et le parking d’y rester. Ils me serviront aussi à repartir, cependant voir au-delà me parait compliqué, d’avantage depuis la venue de l’automne.
Les quelques fleurs et fruits, ornant auparavant les arbres et buissons méthodiquement plantés, ont laissés place, après avoir pourri sur le sol, à quelques branches maigres et nues qui craquent et se cassent sous l’effet du vent.
Les trottoirs sont étonnements propres.
Cette cause de propreté, mais aussi d’absence, je l’ai comprise après m’être intéressée aux bâtiments qui, finalement, n’abritaient pas que les citadins, mais aussi une cour.
J’ai enfin pu entendre les conversations banales entre voisins ou camarades de jeux mais aussi sentir le passage récent de nos animaux de compagnie.
Les enfants qui jouent aux ballons, les parents qui les regardent ou encore le couple de personnes âgés n’étaient pas absent, je ne les ai simplement pas cherchés au bon endroit.
Ce phénomène de gentrification est ici accentué par les choix d’agencements architecturaux de la commune, qui devrait par ailleurs placer un ralentisseur sur cette route.
Plutôt bondée pour une si petite rue, le vent était froid
Coriace, ce chèvrefeuille nous offre une dernière couleur avant l'hiver.
Cette rue est mieux rangée que ma chambre, et pourtant je suis assez maniaque.
Le son des noyaux craquants sous mes semelles étaient bien plus satisfaisant que l'odeur qui s'en dégageait.