Carré 123

Carré d'étude réservé par Maxine BRUN

Entre quiétude, saturation et mystère.

Nom du lieu : Avenue de Grugliasco, Echirolles

Journal de bord, 6 octobre,
La première image que l’on se fait de l’endroit est un camaïeu de la mi-saison. Le soleil réchauffe et les plaques de voitures réfléchissent la lumière matinale. Il fait étonnamment chaud pour un mois d’octobre, assez pour que les gens ne portent qu’un pull ou ouvrent les fenêtres en roulant. Puis, en marchant le long de cette grande avenue bétonnée, on se sent observé par deux bâtiments en surplomb. Entre Citroën et Air Liquide, un cadre de surveillance s’installe, tout est matériel, l’œil est attiré par les étiquettes des produits dangereux. On imagine un labo où sont préparées des substances douteuses et un concessionnaire très sérieux où les pas des clients sur les dalles, les cravates remises en place et l'odeur du cuir neuf des sièges rythment la journée.
Pourtant, les herbes et les haies s’efforcent de reprendre leurs droits sur le bitume, avec leur rousseur d’automne. Le tout cohabite.
Un feu rouge contrarie les automobilistes et un klaxon sonne toutes les 5minutes à 10h du matin. Un rythme se créé au gré des feux de signalisation.
On entend le bruit de quelques poussettes, le crissement des freins des vélos et le bruit des moineaux dans les arbres bordant la route.
Seul point de repère de cette zone, la bannière du concessionnaire qui flotte au vent, fier de son entreprise.
On peut sentir les nuances de goudron, la rugosité des graviers.
La rosée sur les feuilles de l’écosystème qui subsiste dans son parterre, et puis vient l’air humide du soir. La texture des graffitis agresse les doigts quand on les passe dessus.
Journal de bord, 24 octobre
La nuit, la rue s’emplit de familles pressées et se plaignant du froid. Les lumières se multiplient. On se croirait à Las Vegas tant la vivacité des couleurs se reflète dans les flaques ! Les LED de l’entrepôt aveuglent et les ampoules des appartements en face paraissent plus accueillantes.
Le subtil parfum du chèvrefeuille et de l’odeur de la pluie sur le goudron est confortable.

Assourdissante cohabitation des êtres vivants de cet endroit. Piaillements, freins et gouttelettes.

Une journée d'octobre qu'on pourrait confondre avec le calme du mois d'août

L'étrange sensation que cet endroit est interdit. Rien n'est laissé au hasard, caché par une forêt miniature.

Les carrosseries miroitant le début de la vie nocturne.

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