Carré 117
Carré d'étude réservé par Naïg DELHOUME
Un instant et tout disparait
Nom du lieu : 10 Av. des Francs-Tireurs et Partisans Français, 38130 Echirolles
Un lieu public de passage, une route. La route sépare deux lieux qui s’assemblent. Un bâtiment récent, agrémenté de troncs, transformés en poteaux et des bacs de végétation disposés harmonieusement font face à un autre endroit où se trouvent quelques arbres et des fourrés. Entre ses deux lieux, je me sens comme aspirée par une trajectoire rectiligne. Que l’on choisisse de réaliser son trajet en passant sur l’herbe moelleuse, sur le trottoir aux différents niveaux ou sur la route bitumée noire, on nous impose à tous d’avancer en suivant les tracés prédéfinis sans autre possibilité. Je ne peux même pas laisser mon regard se perdre ou s’arrêter, sensation d’un moment plat, linaire. Cependant, il y a tant de monde dans ce lieu, où l’on se voit, où on peut s’entendre, où l’on se croise seulement, sans sortir de sa trajectoire. Cette dernière est accompagnée par les trames de la voirie, des poteaux placé à égale distance, des voies réserves à certains déplacements marqués par différents revêtements et des traits de peintures blancs uniformes. Néanmoins, si je m’arrête un instant le matin ou l’après-midi, comme les quelques voitures stationnées ou une personne qui attend, je me rends compte qu’il y a de la vie, ce n’est pas un lieu si ordinaire. Au contraire, des détails le rendent spécial, les fissures du bitume témoignent d’un changement, un souvenir que ce paysage change, de la lourdeur du temps. Les arbres qui bougent avec le vent montrent l’état passager de cet instant accompagnant les flux de passage. Les voitures de la rocade juste à côté créent un rythme dans le bruit de fond. Comme des vagues qui arrivent en série, un instant, un rayon de soleil ou quelques gouttes de pluie accompagnent toujours des piétons, des vélos, des voitures… L’autre instant, simplement un bruit de fond, puis le vide en attendant la prochaine vague.
Une trame qui façonne notre trajet
Une échappée vers les montagnes
La couture de l’urbain