Carré 110

Carré d'étude réservé par Noémie CHABANI—CORDIER

Césures

Nom du lieu : Entrée Sud du parc Maurice Thorez

Je me promène avec une étrange démarche afin d’observer en détail le périmètre qui m’a été désigné.
À leurs fenêtres, les riverains s’interrogent sur ma curieuse activité, je les entends chuchoter “mais qu’est-ce qu’elle fait ?”, “regarde pas elle est bizarre, on aura tout vu ça y est”…
Étonnée, je reconsidère ma position particulière et en conclut qu’en effet, je me distingue des autres personnes présentes, qui ne sont alors que passantes.
Je m’éternise en ce lieu et pour en inspecter les moindres recoins, sans cesse jusqu’à, comme ceux qui prennent le temps de s’arrêter, me reposer sur un banc.

Le vent souffle, l’air est encore chaud en ce début d’automne et le soleil me caresse la peau à travers le feuillage des platanes qui me surplombent.
Assise sur mon banc, je ferme les yeux, écoute et ressens ce qu’il se passe autour de moi, décryptant chacun des sons, des bruits et des mélodies qui m’entourent.

A l’aveugle, je décrypte les premières feuilles mortes qui virevoltent et se posent à mes pieds, un chien et son maître s’amusant, au loin, de l’autre côté des habitations qui me séparent de “la ville”, la circulations, les travaux et toutes sortes de bruits contrastant avec le calme qui semble régner dans le parc.
Pourtant, au-dessus de moi, la vie s’active, les branches bougent au rythme de la course effrénée d’un écureuil, les oiseaux chantent, chacun se met en action et prépare son nid à l’hiver qui ne saurait tarder.
Soudain, des cris, des hurlements, mais aussi (et heureusement), des rires retentissent et m’arrachent à ma tranquillité, c’est l’heure de la récré dans l’école d’à côté.
Agacée, j’essaie de retrouver ma concentration passée,
C’est alors qu’un sens jusqu’alors non sollicité se fait réveiller, mon nez sent, à mes côtés comme une odeur de fumée.
Or, ça n’est pas une simple cigarette roulée, cela témoigne d’une des fameuses activités de ce quartier.

La récréation s’arrête et le calme reprend, comme tout était il y a un instant.

Les oiseaux chantent, les enfants crient

Au Nord, les sentiers nous invitent à nous promener dans le parc

Au Sud, un balcon égaie la ville morose par ses décorations

Peu à peu, le parc et la ville se confondent, les frontières s’estompent

Navigation

Mes contrôles

Cinémathèque de Grenoble

École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble Laboratoire CRESSON - UMR Ambiance Architecture Urbanité

Développement Go On Web © 2016-2024