Carré 107
Carré d'étude réservé par Caroline GROUSSON
Un monde, deux atmosphères
Nom du lieu : Parc Maurice Thorez
Octobre, 10h06
Je marchais la tête levée dans l’air frais du matin, observant les ronds cotonneux des nuages qui se détachaient de ce ciel bleu d’octobre. En arrivant au parc, caché derrière d’imposants immeubles, je fus frappée par le calme ambiant qui régnait. On entendait seulement le léger gazouillis de quelques oiseaux, la lumière vive zigzaguant dans le vert des arbres et au loin s’imposaient plusieurs pics montagneux et enneigés ! Une véritable oasis de lumière cachée en pleine ville !
Au premier tournant du sentier, un lampadaire, plus loin un banc et deux petits champignons en bois sculptés qui semblent accueillir les visiteurs. Les seules personnes qui passent sont des coureurs habillés de couleurs, des promeneurs et leur chien. J’entends aussi plusieurs personnes âgées qui bavardent joyeusement ensemble et semblent très bien connaître ce parc, lieu de rencontres quotidiennes et connu de ceux du quartier.
Soudain, à gauche, derrière d’épais buissons piquants et une haute grille en métal, des éclats de rires et des cris déchirent l’air brumeux du matin et attirent à eux toute la plénitude du lieu. L’énergie folle et les jeux enthousiastes des enfants de cette école primaire s’entrechoquent d’une bien étrange manière à la douce quiétude végétale de ce parc. Lui qui me semblait quelques minutes plus tôt aussi chaleureux et vivant qu’eux, m’apparaissait alors très discret et mystérieux en comparaison, presque comme effacé.
Seule la lumière éclatante et singulière se glisse entre eux et semble vouloir les rapprocher, comme un pont entre ces deux mondes.
Mon esprit emporté dans ce tourbillon se perd petit à petit dans la contemplation du lieu et se laisse porter par les différentes lumières…Il vagabonde curieusement entre ces deux atmosphères…
Tel les feux d’artifices des soirs d’été, on pourrait croire à une lutte entre la vive clarté qui les lie et la différence sonore grandissante, qui pourtant les éloigne toujours un peu plus à chaque cris…
Enfance, quiétude et lumière
La course folle de la lumière du matin se heurte aux géants habillés de vert et le froid mordant rappelle la lente et silencieuse arrivée de l'hiver.
Novembre déjà et pourtant ! Les fleurs d'hier montrent le chemin aux feuilles d'aujourd'hui et les pluies régulières ont reverdi le pied des arbres.
Le rappel brutal et froid de l'envahissante présence humaine semblerait presque vouloir rivaliser de grandeur avec les maîtres des lieux...